Paul Valéry (1871-1945),
Collected Works, Vol. 10:
History and Politics, tr. Denise Folliot and Jackson Mathews (New York: Pantheon Books, 1962), p. 114:
History is the most dangerous product evolved from the
chemistry of the intellect. Its properties are well known. It
causes dreams, it intoxicates whole peoples, gives them false
memories, quickens their reflexes, keeps their old wounds
open, torments them in their repose, leads them into delusions
either of grandeur or persecution, and makes nations bitter,
arrogant, insufferable, and vain.
History will justify anything. It teaches precisely nothing,
for it contains everything and furnishes examples of everything.
How many books have been written entitled "the lesson
of this, the teaching of that"! Nothing could make more
absurd reading, after the events that actually followed, instead of the ones the books told us would be the way of the
future.
In the present state of the world the danger of letting oneself be seduced by history is greater than it ever was.
The original, from his
Œuvres, t. II (Paris: Gallimard, 1962), p. 935:
L’Histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l’intellect
ait élaboré. Ses propriétés sont bien connues. Il fait rêver, il enivre les
peuples, leur engendre de faux souvenirs, exagère leurs réflexes, entretient
leurs vieilles plaies, les tourmente dans leur repos, les conduit au délire
des grandeurs ou à celui de la persécution, et rend les nations amères,
superbes, insupportables et vaines.
L’Histoire justifie ce que l’on veut. Elle n’enseigne rigoureusement
rien, car elle contient tout, et donne des exemples de tout.
Que de livres furent écrits qui se nommaient : « La Leçon de ceci, les
Enseignements de cela!… » Rien de plus ridicule à lire après les
événements qui ont suivi les événements que ces livres interprétaient dans
le sens de l’avenir.
Dans l’état actuel du monde, le danger de se laisser séduire à l’Histoire
est plus grand que jamais il ne fut.