Friday, August 03, 2012

 

A Deep Hatred for Trees

Gustave de Beaumont (1802-1866), Marie or, Slavery in the United States, tr. Barbara Chapman (Stanford: Stanford University Press, 1958; rpt. Baltimore: The Johns Hopkins University Press, 1999), pp. 135-136 (note to chapter XIV):
The Americans regard the forest as a symbol of the wilderness, and consequently of backwardness; so it is against the trees that they direct their onslaughts. In Europe trees are cut down to be used; in America, to be destroyed. The man who lives in the country spends half his life in fighting his natural enemy, the forest; he goes at it without respite; at an early age his children learn to handle the billhook and hatchet. Thus the European who admires beautiful forests is much surprised to find that the American has a deep hatred for trees. They carry this hatred so far that, in order to make their country houses pleasant, they root out the trees and greenery which surround them, and can imagine nothing more beautiful than a house situated in a bare plain where not a tree can be seen. It does not matter to them that they are scorched by the sun, without shelter from its rays: the absence of trees is, to their eyes, the sign of civilization, as their presence indicates barbarity. Nothing could be less lovely to them than a forest; on the other hand, there is nothing they admire more than a field of wheat.
French original—Marie ou L'esclavage aux États-Unis, tableau de moeurs américaines, 3rd ed. (Paris: Librairie de Charles Gosselin, 1836), vol. II, p. 404:
Les Américains considèrent la forêt comme le type de la nature sauvage (wilderness), et partant de la barbarie; aussi c'est contre le bois que se dirigent toutes leurs attaques. Chez nous, on le coupe pour s'en servir; en Amérique, pour le détruire. L'habitant des campagnes passe la moitié de sa vie à combattre son ennemi naturel, la forêt; il le poursuit sans relâche; ses enfants en bas âge apprennent déjà l'usage de la serpe et de la hache. Aussi l'Européen, admirateur des belles forêts, est-il tout surpris de trouver chez les Américains une haine profonde contre la végétation des arbres. Ceux-ci poussent si loin ce sentiment, que, pour embellir leurs maisons de campagne, ils anéantissent les arbres et la verdure dont elles sont environnées, et n'imaginent rien de plus beau qu'une habitation située dans une plaine rase, où pas un arbre ne se montre. Il importe peu qu'on y soit brûlé par le soleil, sans asile contre ses rayons: l'absence de bois est, à leurs yeux, le signe de la civilisation, comme les arbres sont l'annonce de la barbarie. Rien ne leur semble moins beau qu'une forêt; en revanche, ils n'admirent rien plus qu'un champ de blé.

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