Monday, November 18, 2013
A Tissue of Horrors
Charles Baudelaire (1821-1867), Journaux intimes, LXVIII, tr. Joseph T. Shipley in Baudelaire, His Prose and Poetry, ed. T.R. Smith (New York: Boni and Liveright, 1919), p. 243:
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It is impossible to glance through any newspaper at all, no matter of what day, what month, what year, without finding in every line the most frightful signs of human perversity, together with the most astonishing boasts of probity, of goodness, of charity, and the most shameless affirmations in regard to the progress of civilization.The French:
Every paper, from the first line to the last, is but a tissue of horrors. War, crime, theft, lewdness, crimes of princes, crimes of nations, crimes of individuals, a universal intoxication of atrocity.
And it is with this disgusting appetizer that civilized man accompanies his every morning meal. Everything in this world sweats crime: the magazine, the wall, the face of man. I cannot see how a pure hand can touch a paper without a convulsion of disgust.
Il est impossible de parcourir une gazette quelconque, de n'importe quel jour ou quel mois ou quelle année, sans y trouver à chaque ligne les signes de la perversité humaine la plus épouvantable, en même temps que les vanteries les plus surprenantes de probité, de bonté, de charité, et les affirmations les plus effrontées relatives au progrès et à la civilisation.
Tout journal, de la première ligne à la dernière, n'est qu'un tissu d'horreurs. Guerres, crimes, vols, impudicités, tortures, crimes des princes, crimes des nations, crimes des particuliers, une ivresse d'atrocité universelle.
Et c'est de ce dégoûtant apéritif que l'homme civilisé accompagne son repas de chaque matin. Tout, en ce monde, sue le crime: le journal, la muraille et le visage de l'homme. Je ne comprends pas qu'une main puisse toucher un journal sans une convulsion de dégoût.