Friday, November 22, 2019
A Ruined Tomb
Victor Hugo (1802-1885), "The Melancholy of Olympio," final stanzas (tr. E.H. and A.M. Blackmore):
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And when man's head is weighed down by the years,
When, with his schemes and visions all gone by,
He feels that he is just a ruined tomb
In which his virtues and illusions lie;
When his soul, pondering, goes down within
His heart of hearts, which ice has now congealed,
And counts the fallen dreams and sorrows there
Like bodies numbered on a battlefield—
Goes down like someone searching, lamp in hand,
Far from realities and worldly bliss,
And slowly treads an ill-lit flight of stairs
Down to the inmost void of the abyss;
There, in a shroud where all things seem to end,
Deep in the dark, where no star sheds its light,
One thing is stirring still beneath the veil—
You, sacred memory, sleeping in the night!
Dans ces jours où la tête au poids des ans s'incline,
Où l'homme sans projets, sans but, sans visions,
Sent qu'il n'est déjà plus qu'une tombe en ruine
Où gisent ses vertus et ses illusions;
Quand notre âme en rêvant descend dans nos entrailles,
Comptant dans notre coeur, qu'enfin la glace atteint,
Comme on compte les morts sur les champs de batailles,
Chaque douleur tombée et chaque songe éteint,
Comme quelqu'un qui cherche en tenant une lampe,
Loin des objets réels, loin du monde rieur,
Elle arrive à pas lents par une obscure rampe,
Jusqu'au fond désolé du gouffre intérieur;
Et là, dans cette nuit qu'aucun rayon n'étoile,
L'âme, en un repli sombre où tout semble finir,
Sent quelque chose encore palpiter sous un voile...—
C'est toi qui dors dans l'ombre, ô sacré souvenir!