Sunday, November 25, 2012

 

Le Vieil Homme de Vérone

Thanks to Eric Thomson for drawing my attention to a French translation of Claudian's poem on the old man of Verona, by Mellin de Saint-Gelais, or Melin de Sanct-Gelays (1491-1558), with the title "Elegie de Claudian, traduicte en françois par ledict Auteur," in Saingelais Oeuures de luy tant en composition, que translation, ou allusion aux Auteurs Grecs, & Latins (Lyons: Pierre de Tours, 1547) pp. 9-11. Where there is an indentation or break in the French, I've inserted Claudian's Latin in square brackets.
O Bienheureux qui a passé son eage
Dedans le clos de son propre heritage,
Et n'ha de veue eslongné sa maison
En ieunes ans, ny en vieille saison:
Qui d'vn baston porté, & secouru,
Va par les champs, ou ieune il ha couru:
Les siecles longs pas à pas racomptant
Du toict champestre où il est habitant.
Nul accident d'inconstante fortune
Luy ha monstré sa fureur impotune:
Et n'ha esté à peines, & dangiers
Sa soif estaindre aux fleuues estrangiers.

[Felix, qui propriis aevum transegit in arvis,
   ipsa domus puerum quem videt, ipsa senem;
qui baculo nitens in qua reptavit harena
   unius numerat saecula longa casae.
illum non vario traxit fortuna tumultu,
   nec bibit ignotas mobilis hospes aquas.]

Il n'ha senty (suiuant le faict des armes)
La froide paour des assaulx, & alarmes:
Et marchandant n'ha experimenté
D'estre en la mer des vndes tourmenté.
Et de proces n'ouit oncques le bruit
Qui empeschast de son aise le fruict,
Mais tout rural, & inexercité:
A peine ha veu sa prochaine cité
Se contenant loing de mur, & de tour,
De veoir à plain le beau ciel tout en tour.

[non freta mercator tremuit, non classica miles,
   non rauci lites pertulit ille fori.
indocilis rerum, vicinae nescius urbis
   adspectu fruitur liberiore poli.]

S'il nombrer veult quelque temps le bon homme,
Ne compte point par les consulz de Romme,
Mais seulement cognoit les ans passez
Aux fruict qu'il ha d'an en an amassez.
Quand son iardin verd, & flory deuient
Il cognoit bien que le printemps aduient,
L'esté apres, lors que tout fructifie:
Voila son art, & sa philosophie,
Et veoir leuer, & coucher le soleil
Au mesme lieu de son somme, & reueil:
Et dens le clos du rustique seiour,
Son zodiaque, ou mesure le iour.

[frugibus alternis, non consule computat annum:
   autumnum pomis, ver sibi flore notat.
idem condit ager soles idemque reducit,
   metiturque suo rusticus orbe diem,]

Tel Chesne il ha aux champs grand, & superbe
Qui luy souuient auoir veu estre en herbe:
Et les forestz ha veues planté-menues
Qui quand & luy sont vieilles deuenues.

[ingentem meminit parvo qui gemine quercum
   aequaevumque videt consenuisse nemus,]

Nomplus congnoit sa voisine Veronne
Que faict Memphis qui le Nil enuironne:
Et tant prochain luy est le lac de Garde
Que la mer rouge, ou d'y aller il n'ha garde.

[proxima cui nigris Verona remotior Indis
   Benacumque putat litora Rubra lacum.]

Ce neantmoins le temps, & ses effors
N'ont affoibly ses membres sains, & fors:
Et ses nepueuz il void en l'eage tiers
De leur ayeul, les bras durs, & entiers.

[sed tamen indomitae vires firmisque lacertis
   aetas robustum tertia cernit avum.]

Vn autre donc ira voir Iberie,
Et plus s'il veult, car ie tiens & parie
Que ce vieillart qui ne veult qu'on le voie,
Ha plus de vie, & l'autre plus de voie.

[erret et extremos alter scrutetur Hiberos:
   plus habet hic vitae, plus habet ille viae.]

Andreas Schelfhout (1787-1870), Farmyard

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