Friday, April 05, 2013

 

To Bacchus

Marc-Antoine Girard, sieur de Saint-Amant (1594-1661), wrote a poem on cheese (first line "Assis sur le bord d'un chantier"). While trying, without success, to find an English translation, I came across a version of another one of Saint-Amant's poems, by Walter Besant (1836-1901) in his book The French Humourists, from the Twelfth to the Nineteenth Century (London: Richard Bentley and Sons, 1873), pp. 186-187:
In idle rhymes we waste our days,
With yawning fits for all our praise,
While Bacchus, god of mirth and wine,
Invites us to a life divine.
Apollo, prince of bards and prigs,
May scrape his fiddle to the pigs;
And for the Muses, old maids all,
Why let them twang their lyres, and squall
Their hymns and odes on classic themes,
Neglected by their sacred streams.
As for the true poetic fire,
What is it but a mad desire?
While Pegasus himself, at best,
Only a horse must be confess'd;
And he must be an ass indeed,
Who would bestride the winged steed.

Bacchus, thou who watchest o'er
All feasts of ours, whom I adore
With each new draught of rosy wine
That makes my red face like to thine—
By thy ivied coronet,
By this glass with rubies set,
By thy thyrsus—fear of earth—
By thine everlasting mirth,
By the honor of the feast,
By thy triumphs, greatest, least,
By thy blows, not struck, but drunk,
With king and bishop, priest and monk,
By the jesting, keen and sharp,
By the violin and harp,
By the bells, which are but flasks,
By our sighs which are but masks
Of mirth and sacred mystery,
By thy panthers fierce to see,
By this place so fair and sweet,
By the he-goat at thy feet,
By Ariadne, buxom lass,
By Silenus on his ass,
By this sausage, by this stoup,
By this rich and thirsty soup,
By this pipe from which I wave
All the incense thou dost crave,
By this ham, well spiced, long hung,
By this salt and wood-smoked tongue,
Receive us in the happy band
Of those who worship glass in hand.
And, to prove thyself divine,
Leave us never without wine.
Besant's translation is rather free, and omits several lines (17-34) of the original, which can be found in Oeuvres complètes de Saint-Amant, ed. Ch.-L. Livet, Vol. 1 (Paris: P. Jannet, 1855), pp. 135-138 (footnotes omitted, line numbers added):
Nous perdons le temps à rimer,
Amis, il ne faut plus chommer;
Voicy Bacchus qui nous convie
A mener bien une autre vie;
Laissons là ce fat d'Apollon,        5
Chions dedans son violon;
Nargue du Parnasse et des Muses,
Elles sont vieilles et camuses;
Nargue de leur sacré ruisseau,
De leur archet, de leur pinceau,        10
Et de leur verve poétique,
Qui n'est qu'une ardeur frenetique;
Pegase enfin n'est qu'un cheval,
Et pour moi je croy, cher Laval,
Que qui le suit et luy fait feste,        15
Ne suit et n'est rien qu'une beste.

Morbleu! comme il pleut là-dehors!
Faisons pleuvoir dans nostre corps
Du vin, tu l'entens sans le dire,
Et c'est là le vray mot pour rire;        20
Chantons, rions, menons du bruit,
Buvons icy toute la nuit,
Tant que demain la belle Aurore
Nous trouve tous à table encore.
Loing de nous sommeil et repos;        25
Boissat, lors que nos pauvres os
Seront enfermez dans la tombe
Par la mort, sous qui tout succombe,
Et qui nous poursuit au galop,
Las! nous ne dormirons que trop.        30
Prenons de ce doux jus de vigne;
Je voy Faret qui se rend digne
De porter ce dieu dans son sein,
Et j'approuve fort son dessein.

Bacchus! qui vois notre desbauche,        35
Par ton sainct portrait que j'esbauche
En m'enluminant le museau
De ce trait que je boy sans eau;
Par ta couronne de lierre,
Par la splendeur de ce grand verre,        40
Par ton thirse tant redouté,
Par ton eternelle santé,
Par l'honneur de tes belles festes,
Par tes innombrables conquestes,
Par les coups non donnez, mais bus,        45
Par tes glorieux attribus,
Par les hurlemens des Menades,
Par le haut goust des carbonnades,
Par tes couleurs blanc et clairet,
Par le plus fameux cabaret,        50
Par le doux chant de tes orgyes,
Par l'esclat des trognes rougies,
Par table ouverte à tout venant,
Par le bon caresme prenant,
Par les fins mots de ta cabale,        55
Par le tambour et la cymbale,
Par tes cloches qui sont des pots,
Par tes soupirs qui sont des rots,
Par tes hauts et sacrés mysteres,
Par tes furieuses pantheres,        60
Par ce lieu si frais et si doux,
Par ton boucq paillard comme nous,
Par ta grosse garce Ariane,
Par le vieillard monté sur l'asne,
Par les Satyres tes cousins,        65
Par la fleur des plus beaux raisins,
Par ces bisques si renommées,
Par ces langues de bœuf fumées,
Par ce tabac, ton seul encens,
Par tous les plaisirs innocens,        70
Par ce jambon couvert d'espice,
Par ce long pendant de saucisse,
Par la majesté de ce broc,
Par masse, toppe, cric et croc,
Par cette olive que je mange,        75
Par ce gay passeport d'orange,
Par ce vieux fromage pourry,
Bref, par Gillot, ton favory,
Reçoy-nous dans l'heureuse trouppe
Des francs chevaliers de la couppe,        80
Et, pour te montrer tout divin,
Ne la laisse jamais sans vin.

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