Sunday, August 26, 2018
Creed of Monsieur Homais
Gustave Flaubert, Madame Bovary, Part II, Chapter I (Monsieur Homais speaking; tr. Margaret Mauldon):
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No, quite the contrary, I do have a religion, my own religion, and in fact I'm more religious than all of them, with their charades and their mumbo-jumbo. Yes indeed, I do worship God! I believe in a Supreme Being, a Creator, whoever he may be, it's of no importance to me, who put us here on earth to do our duty as citizens and fathers; but I don't need to go into a church and kiss silver platters and dig into my pocket to fatten up a lot of humbugs who eat better than you or I do! Because he can be worshipped just as well in a wood, or a field, or even just gazing at the ethereal vault, like the ancients. My God is the God of Socrates, of Franklin, of Voltaire, and of Béranger! I believe in the credo of the Vicaire savoyard and in the immortal principles of '89! I've no time for an old dodderer of a god who goes round his garden with a walking stick, quarters his friends in the bellies of whales, dies giving a shriek, and then comes back to life after three days: things not only absurd in themselves but which are, furthermore, flatly contradicted by every law of the physical universe; which only goes to prove, by the way, that priests have always wallowed in the most profound ignorance, in which they do their best to engulf the entire populace along with themselves.
J'ai une religion, ma religion, et même j'en ai plus qu'eux tous avec leurs mômeries et leurs jongleries. J'adore Dieu, au contraire! Je crois en l'Être suprême, à un créateur quel qu'il soit, peu m'importe, qui nous a placés ici-bas pour y remplir nos devoirs de citoyen et de père de famille; mais je n'ai pas besoin d’aller dans une église baiser des plats d'argent et engraisser de ma poche un tas de farceurs qui se nourrissent mieux que nous. Car on peut l'honorer aussi bien dans un bois, dans un champ, ou même en contemplant la voûte éthérée, comme les anciens. Mon Dieu, à moi, c'est le Dieu de Socrate, de Franklin, de Voltaire et de Béranger! Je suis pour la Profession de foi du vicaire savoyard et les immortels principes de 89! Aussi je n'admets pas un bonhomme de Bon Dieu qui se promène dans son parterre la canne à la main, loge ses amis dans le ventre des baleines, meurt en poussant un cri et ressuscite au bout de trois jours — choses absurdes en elles-mêmes et complètement opposées d’ailleurs à toutes les lois de la physique, ce qui nous démontre, en passant, que les prêtres ont toujours croupi dans une ignorance turpide, où ils s'efforcent d'engloutir avec eux les populations.