Monday, April 15, 2019

 

A Painter Should Know Everything

Paul Valéry (1871-1945), Degas, Manet, Morisot, tr. David Paul (New York: Pantheon Books, ©1960), pp. 46-47:
I would say that a painter should know everything; but above all he should know how to use his knowledge.

When we know the structure of an object, we see it quite differently. The important thing is, not so much to show the muscles under the skin, but to keep in mind what it is the skin covers. This implies a degree of inquiry which, to me, seems full of advantage.

But there is one observation I must make: as the period gradually recedes when perspective and anatomy were still to be reckoned with, painting confines itself more and more to study from the life; less and less does it invent, compose, and create.

The renunciation of anatomy and perspective was simply a renunciation of intellectual activity in painting for the sake of immediate visual appeal.

By this change, European painting lost something of its will to power....

And some of its freedom, in consequence.

Who today would embark on the enterprise of a Michelangelo or a Tintoretto, on a scale of invention that makes full play with all working problems, attacking the questions of grouping, foreshortening, movement, architecture, symbolism and still life, action, expression, and ornament, with an audacity as extraordinary as it is successful?

For us, a couple of apples on a dish, a nude with the usual black triangle are exhausting feats.



Je leur dis qu'il faudrait tout savoir; mais, sur toute chose, savoir se servir de ce que l'on sait.

On voit tout autrement un objet dont on connaît la structure. Il ne s'agit point de montrer des muscles sous la peau, mais de penser un peu à ce qui est sous elle. Cela fait un questionnaire profond. J'y vois avantage.

Mais voici une observation que je fais: plus s'éloigne l'époque où perspective et anatomie n'étaient point toutes négligées, plus la peinture se restreint au travail d'après le modèle, moins elle invente, compose et crée.

L'abandon de l'anatomie et de la perspective fut simplement l'abandon de l'action de l'esprit dans la peinture au profit du seul divertissement instantané de l'oeil.

La peinture européenne a perdu à ce moment quelque chose de sa volonté de puissance...

Et par conséquent, de sa liberté.

Qui se lancerait aujourd'hui dans l'entreprise d'un Michel-Ange ou d'un Tintoret, c'est-à-dire dans une invention qui se joue des problèmes d'exécution, qui affronte les groupes, les raccourcis. les mouvements, les architectures, les attributs et natures mortes, l'action, l'expression et le décor, avec une témérité et un bonheur extraordinaires?

Deux pommes sur un compotier, une académie à triangle noir nous épuisent.



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