Sunday, July 03, 2016

 

Greeks and Romans

Albert Camus, Notebooks 1951-1959, tr. Ryan Bloom (Chicago: Ivan R. Dee, 2008), pp. 129-130 (from Notebook VIII: August 1954-July 1958):
December 10.
Follow-up. We leave, nevertheless, and a few hours later, Pompeii. Interested of course, but never touched. The Romans are sometimes refined, never civilized. Lawyers and soldiers whom we confuse, God knows why, with the Greeks. They are the first, the true burglars of the Greek mind. Alas, conquered Greece did not conquer them in turn. Even though they borrowed the themes and forms of the grand art, they never understood the cold approximations that they would have been better off not making, such that the Greek naiveté and splendor would have appeared to us without intermediary. Compared with Hera of Paestum's temple, all the antiquity that covers Rome and Italy shatters to pieces and with it a comedy of false grandeur. By instinct, my heart has always known this, my heart which has never beaten for a single Latin poem (not even Virgil is admired, nor loved) and which has always ached for the flash of a tragic stanza or lyric hailing from Greece.

10 décembre.
Suite. Nous partons cependant et quelques heures plus tard Pompéi. Intéressé bien sûr mais jamais touché. Les Romains parfois raffinés jamais civilisés. Avocats et soldats qu'on confond Dieu sait pourquoi avec les Grecs. Ils sont les premiers, les vrais casseurs de l'esprit grec. La Grèce vaincue ne les a pas vaincus hélas à son tour. Car s'ils lui ont emprunté les thèmes et les formes du grand art, ils n'ont jamais réalisé que des approximations froides dont il aurait mieux valu qu'elles ne fussent pas, afin que la naïveté et la splendeur grecques nous apparaissent sans intermédiaire. Auprès du temple de Héra de Paestum, toute l'antiquité qui jonche Rome et l'Italie vole en éclats et avec elle une comédie de fausse grandeur. Mon cœur d'instinct a toujours su cela qui n'a jamais battu pour un seul poème latin (ni même Virgile admiré, non aimé) et qui s'est toujours serré à l'éclair d'une stance tragique ou lyrique venue de Grèce.
"Alas, conquered Greece...": cf. Horace, Epistles 2.1.156-157 (Graecia capta ferum victorem cepit et artes / intulit agresti Latio).



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