Wednesday, April 05, 2017

 

Polytheism versus Monotheism

Emil Cioran (1911-1995), Le mauvais démiurge (tr. ‎Richard Howard):
Polytheism corresponds better to the diversity of our tendencies and our impulses, which it offers the possibility of expressing, of manifesting; each of them being free to tend, according to its nature, toward the god who suits it at the moment. But how deal with a single god? How envisage him, how utilize him? In his presence, we live continually under pressure. Monotheism curbs our sensibility: it deepens us by narrowing us. A system of constraints which affords us an inner dimension at the cost of the flowering of our powers, it constitutes a barrier, it halts our expansion, it throws us out of gear. Surely we were more normal with several gods than we are with only one. If health is a criterion, what a setback monotheism turns out to be!

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With all due respect to Tertullian, the soul is naturally pagan. Any god at all, when he answers to our immediate needs, represents for us an increase of vitality, a stimulus, which is not the case if he is imposed upon us or if he corresponds to no necessity.
I couldn't find the French, but Ian Jackson came to the rescue, with a transcription from the Pléiade edition of Cioran's Oeuvres, edited by Nicolas Cavaillès and Aurélien Demars (Gallimard, 2011), pp. 636 & 638:
Le polythéisme correspond mieux à la diversité de nos tendances et de nos impulsions, auxquelles il offre la possibilité de s'exercer, de se manifester, chacune d'elles étant libre de tendre, selon sa nature, vers le dieu qui lui convient sur le moment. Mais qu'entreprendre avec un seul dieu? comment l'envisager, comment l'utiliser? Lui présent, on vit toujours sous pression. Le monothéisme comprime notre sensibilité: il nous approfondit en nous resserrant; système de contraintes qui nous confère une dimension intérieure au détriment de l'épanouissement de nos forces, il constitue une barrière, il arrête notre expansion, il nous détraque. Nous étions assurément plus normaux avec plusieurs dieux que nous ne le sommes avec un seul. Si la santé est un critère, quel recul que le monothéisme!

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N'en déplaise à Tertullien, l'âme est naturellement païenne. N'importe quel dieu, quand il répond à des exigences immédiates, pressantes de notre part, représente pour nous un surcroît de vitalité, un "coup de fouet"; il n'en va pas de même s'il nous est imposé ou s'il ne correspond à aucune nécessité.
Cioran is of course reversing Tertullian's expression (Apology 17.6) "O testimonium animae naturaliter Christianae."



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